>Après
une lecture attentive de la prose céccaldienne, je suis effaré
par l'indigence de l'ensemble.
Ce n'est qu'une longue fresque politico-historique où le maire
resssse de manière brouillonne et sentencieuse un certain nombre
de poncifs sur sa ville.
Passons sur les attaques politiciennes et les sous-entendus parano,
dans un document sur l'urbanisme (?), le plus grave c'est l'absence
totale de vision pour l'avenir de la ville. L'auteur vit dans le passé
glorieux d'un Puteaux irrigué par les recettes de la Défense
et les légions romaines.
Rien sur le commerce, rien sur les services publics, rien sur le stationnement
et la circulation. Sur le bruit monsieur le maire envisage un audit...
Quid des espaces verts, quid de la mixité sociale ?
N'y a t-il pas des études déjà réalisées,
si oui où sont-elles ? Elle sont invisibles dans le charabia
de Puteaux demain.
Le clou de ce spectacle, ce sont les 13 propositions empilées
les unes derrière les autres sans rapport avec le reste du
document. 2 pages pour l'avenir, d'une grande médiocrité,
et indigne d'une ville comme Puteaux. On peut se demander si monsieur
le maire ne les a pas rédigé à la buvette municipale.
Ce n'est pas Puteaux demain mais Puteaux d'hier et d'avant-hier. Il
va bien falloir arrêter cette machine à remonter le temps.
Espérons que la population se manifestera dans les 3 débats
généreusement concédés par le "leader
de la majorité nouvelle" pour rehausser un peu le niveau.
Sinon, Puteaux se désintégrera dans le néant
de la pensée céccaldienne.
AB
>A lire les extraits de " Puteaux Demain ", je comprend
maintenant mieux pourquoi le maire claironnant s'auto-congratule pour
son exposé magistral sur sa vision de Puteaux demain. Effectivement
il y a de quoi être ébahi devant tant de délire
verbal. Du grand art. Mais au delà du spectacle que faut-il
en retenir ? De cet essai complaisant et suffisant il n'en ressort
rien ou pas grand chose. 20 pages pour noyer le poisson (habile manière
d'obstruer le débat), 2 pages pour accoucher d'une souris (vous
avez lu les 12 propositions du maire ?). Le maire est à côté
de la plaque. Il se réfugie dans un discours alambiqué
pour mieux se défausser des réalités quotidiennes.
Le maître des lieux nous impose son diagnostic hors sujet et
sa vision déphasée pour l'avenir de la cité.
Il nous vole un Plan Local d'Urbanisme qui ne lui appartient pas pour
se faire égoïstement plaisir.
Je ne souhaite maintenant qu'une chose, que la majorité fasse
preuve de courage politique et co-signe ce document (si elle ose !).
S.
>
Je remercie vivement monsieur le maire pour cette prose qui m'a permis
d'exercer à pleine puissance mes zygomatiques. Grâce
à lui j'ai heureusement réalisé l'amour inavoué
des délinquants pour les troglodytes. Plus qu'un plan local
d'urbanisme, ce long texte nous en révèle davantage
sur la personnalité subconsciente de son auteur que sur l'avenir
de Puteaux, enfin je l'espère.
Ce qui m'a le plus étonné dans cette leçon d'Histoire
est la condamnation de la pensée des philosophes des Lumières
pour le rétablissement de l'obscurantisme du clergé,
et une attaque de front de la Révolution, rejetant de part
le fait la République. Ce n'est plus seulement le totalitarisme
que notre maire combat, mais la Raison et la souveraineté populaire,
c'est on ne peut plus clair (ceci est écrit page 8 du document
et non déduit d'une citation - comme l'a compris M. le maire).
Confirmant ses dire, notre maire cite : "une cité sert
plus l'intérêt des particuliers en restant d'aplomb dans
son ensemble, qu'en étant prospère dans chacun de ses
citoyens, mais chancelante collectivement", une citation conforme
aux modèles historiques que notre maire honore, niant Condorcet
pour qui « L'intérêt de puissance et de richesse
d'une nation doit disparaître devant le droit d'un seul homme.
» C'est une manière élégante de se placer
dans la continuité de Richelieu (« Il n'existe pas de
plus haute loi morale que la défense des intérêts
nationaux »), qui lui-même avait inspiré Jacques
Foccart (« Pour les intérêts de notre pays, il
ne faut pas avoir peur de mettre la main dans celle du diable »).
Choisissant sans état d'âme le parti d'Ubu, l'idéologie
se trahit dans nos rues sous la forme de décorations, ces décorations
que sont les grilles (« Les grilles sont un décor »),
pour en rester au texte.
Pour ce qui est du "Monumental", bien que la pensée
me travaille je ne me permettrais évidemment pas de rappeler
les conclusions de Freud, mais que penser d'un homme pour qui les
grilles sont des décorations et qui a une telle vision de la
démocratie, je suis inquiet pour nos Libertés sous le
regard de bientôt 350 caméras haute résolution,
franchement ça fait flipper.
D.
>En
imposant le concept de palais, en le dupliquant à tout va,
c'est la politique d'aménagement même de la ville qui
se trouve à tout jamais affectée. Je ne suis pas sûr
que la mairie ait bien pris la mesure de cela.
Autant que lieux de culture et de loisirs, les équipements
publics (cinéma, médiathèque, piscine..) sont
des lieux d'échange et de lien social. Structurants dans l'aménagement
de la ville, l'implantation d'équipements publics devrait logiquement
s'inscrire dans une démarche globale et donner lieu à
une vrai réflexion sur l'aménagement de la ville et
de ses quartiers. A l'inverse le concept de palais isolé et
sans ouverture sur la ville, tient d'une approche parcellaire et réductrice.
Par le choix d'un homme, c'est pourtant ce concept hautain qui s'impose
à la ville.
Je préfère pour ma part des équipements qui soient
des lieux d'échange que la population s'approprie et que la
vie s'installe autour de places et de rues plutôt que des temples
gardés et enclavés. Il y aurait pourtant à faire
du côté du Théâtre et des Bergères
(où sont passées les ZAC ?). Encore de belles opportunités
ratées.
S.
>Le
maire a beau jeu de se gausser du manque d'idées et de la paresse
intellectuelle de l'opposition. Qu'il regarde ses propositions pour
le PLU (Plan Local d'Urbanisme) en face. On y trouve la marque d'une
politique urbaine peu pertinente et en manque d'inspiration.
Ces propositions sont surtout porteuses d'un risque, celui que Puteaux
perde son identité. A vouloir importer tel ou tel modèle
on veut faire de Puteaux ce qu'elle n'est pas. Je ne vois rien dans
les propositions réductrices du maire qui fasse référence
à l'identité et au caractère propre de Puteaux.
Je pense qu'il serait nécessaire de regarder (et comprendre)
ce qu'est Puteaux aujourd'hui afin d'imaginer ce que sera Puteaux
demain.
Des propositions qui confirment que Puteaux tourne le dos à
son environnement immédiat : rien n'est dit sur une possible
reconquête des bords de Seine, rien sur les rapports à
La Défense si ce n'est des principes en l'air puisque non suivis
d'actions sur les liaisons piétonnes (chacun peut juger sur
pied). A l'inverse, on se trompe de combat quand on dit vouloir embellir
les entrées de ville : à Puteaux, il n'y a pas d'entrées
de ville puisque Puteaux se trouve dans un continuum urbain. Ce qu'on
cherche à marquer, ce sont des entrées de commune (drôle
de préoccupation). Pourquoi ne pas tout simplement " embellir
la ville " ?
L'élaboration d'un PLU pour Puteaux ne relève pas d'une
démarche naturelle. Contraint par la loi, il a fallu manifestement
se forcer la main. On sent bien par exemple que le principe affiché
de mixité sociale n'est que de circonstance et n'est étayé
par aucune action tangible. Dire que l'on complétera le parc
HLM, prudemment, par la réalisation de petites unités
de standing, c'est se préparer à ne rien faire du tout.
Cette formule montre surtout que c'est le principe même de logement
social dérange.
Pour un PLU qui dit " rendre la ville aux habitants " (mais
qui ne propose rien sur le création de parcs urbains, manifestement
pas une action prioritaire), je le trouve plutôt à l'image
de son maître. Il se prépare un PLU d'arrière-garde
qui ne fait que reprendre les incontournables du genre " joyaux
à la couronne ".
S.
>Il
ne me semble pas nécessaire de construire un palais (ni même
une maison) de la communication (projet îlot Montaigne).
J'aime beaucoup La Défense et l'architecture moderne en général,
y compris quand elle contraste radicalement avec son voisinage, mais
je n'arrive pas à aimer ce projet.
Contrairement aux riverains, qui souhaitent uniquement de l'espace
vert (réflexe habituel), il me semble que la continuation du
tissu pavillonnaire, qui fait le charme de ce quartier, serait la
meilleure solution. Puteaux, très bien situé, se doit
d'accueillir de nouveaux habitants. Sinon, ils iront habiter loin
et se déplaceront plus en voiture. Une ville durable est une
ville dense. Construisons donc ici du pavillonnaire dense et de grande
qualité. Tant pis si cela ne sera pas du HLM. Je ne pense pas
qu'il faille soutenir le logement social avec de l'argent public.
Mais ceci est une autre affaire dont je discuterai une autre fois.
Yves