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LES "MEILLEURS" PASSAGES DE "PUTEAUX DEMAIN"

"PUTEAUX DEMAIN" est un long document de 22 pages écrit par Charles Ceccaldi-Raynaud. Et visiblement, il s'en est donné à coeur joie ! Ce texte philosophico-historique sur notre ville servira de référence au débat sur le futur PLAN LOCAL D'URBANISME (PLU) de Puteaux. Il est donc très important. Cependant, présenté par le maire lors du conseil municipal du 23 juillet, "Puteaux demain" n'a pas encore été diffusé par la municipalité, en particulier via son site Internet. Dommage. En avant-première, Monputeaux en diffuse donc les "meilleurs" passages.
Dans un style à la fois très "vieille France" et "sénatorial", Charles Ceccaldi raconte l'histoire de Puteaux (sur 20 pages) -la faisant remonter jusqu'à Hérode !-, avant d'évoquer (sur 2 pages) ses propositions pour "demain".

Nous présentons ici des extraits des 20 premières pages de "Puteaux demain". Vous allez le voir, il y a souvent de quoi rire !

 

 

QUAND LE MAIRE PHILOSOPHE "GRAVE"

- "Sous l'intitulé évocateur de "Puteaux demain", la municipalité souhaite faire triompher une vision de l'avenir, inspirée du processus historique et destinée à assurer le bonheur des putéoliens de vivre heureusement leur ville. "Puteaux demain" se trouve peut-être inspiré par cette pensée prêtée à Périclés par Thucydide : "une cité sert plus l'intérêt des particuliers en restant d'aplomb dans son ensemble, qu'en étant prospère dans chacun de ses citoyens, mais chancelante collectivement" (page 3)

- "La majorité qui a conduit la ville de l'ère industrielle à l'ère résidentielle et à l'ère du futur souhaite donner à l'avenir un nouvel horizon" (page 5)

- "Les montagnes dressent toujours leurs cimes au-dessus des vallées profondes. Les fleuves poursuivent toujours leur course vers la mer. Evoquant la Meuse, endormeuse, chère à son coeur depuis l'enfance, Péguy écrit "Tu couleras toujous passant accoutumée, où tu coulais hier tu couleras demain" Il appartient aux poètes, aux philosophes, aux écrivains, aux peintres, d'exprimer cette permanence immobile, chacun dans son registre, comme sur une lyre universelle. Le paysage urbain, issu de la main de l'homme, ne connaît pas cette constance. Il se soumet au rythme du changement. Sa vocation, c'est la métamophose. Rien n'est jamais achevé. Le changement d'un moment, ne représente qu'un chaînon de la chaîne éternelle" (page 6)

- "Puteaux demain ne sera pas la nostalgie crépusculaire du passé. Puteaux demain dessinera une nouvelle étape sur le chemin du renouveau" (page 7)

- Puteaux "dispose d'atouts naturels. Ces atouts forment un triptyque : le fleuve, le relief, le couchant. Ces 3 avantages réunis, à condition de les utiliser, ne pouvaient d'ériger Puteaux en site privilégié. Toutes les grandes et belles cités se sont construites au bord d'un fleuve. La philosophie métaphysique et la première religion monothéiste s'affirment entre 2 fleuves en Mésopotamie (..) Par ailleurs, depuis le début de l'humanité, une force mystérieuse, expliquée par la direction des vents et par la richesse du couchant, conduit les hommes à se déplacer d'est en ouest. La conquête de l'ouest a existé partout. Partout le couchant exerce son attirance. Le ponant représente un second facteur qui confère à Puteaux son attrait" (page 12)

 

 

L'HISTOIRE DE PUTEAUX VUE PAR LE MAIRE : D'HÉRODE A LA GUERRE DES ÉTOILES... (OU QUAND LE MAIRE ÉTALE SES FANTASMES LES PLUS DIVERS)

- "Les légions de Valérien, empereur romain, au temps où son fils Titus, lequel dans un geste odieux de triste barbarie, détruisit, en 71 après JC le temple de Salomon, reconstruit par Hérode, s'installent d'abord sur le mont qui a gardé le nom de l'empereur, imposé par ses soldats" (page 7)

- "Aux 17e et 18e siècles, la haute noblesse et la grande bourgeoisie possèdent à Puteaux vastes châteaux et hôtels particuliers (..) L'idée du somptuaire représente un idéal qui vient de loin, un idéal de beauté qui plonge ses racines profondément dans l'Histoire de la cité" (page 8)

- "Sous la terreur revolutionnaire, durant ce que Victor Hugo a appelé l'année terrible, un administrateur nommé fait enlever les cloches de l'église. Il la transforme en Temple de la Raison. Selon un système totalitaire, dont s'inspireront les Soviétiques, une hiérarchie parallèle double la majorité. Un "société populaire" prend en charge la chasse aux suspects, dont on connaît le destin cruel. Cette tentation de doubler la majorité élue réapparaîtra encore, comme une maladie récurrente de la doctrine totalitaire, entre les deux guerre et après" (page 8)

- "La beauté de l'ère champêtre" : "Puteaux offre à ses habitants, à cette époque (Note : quelle époque ????), une identité de ressemblance. Mis à part son relief qui lui confère une originalité. Les 2 plaines ressemblent à ce que Péguy a appelé "un océan d'épis". Des troupeaux de moutons trouvent une place sur le plateau. De belles lavandières fatiguent leurs bras entraînés au bord du fleuves. Sur le coteau, l'orange passe au vert. Un soleil souvent lourd colore les grappes de raisin. Les vignes flexibles tissent parfois un berceau d'ombres. Elles creusent leurs sillons sur des pentes mal travaillées. Rien de comparable aux terrasses de Babylone (..)" (page 9)

- "Dans la bourgade, les femmes tiennent une place vitale. Elles créent une tradition qui reconnaît leur aptitude à guider la ville vers son destin, même si les hommes qu'elles inspirent occupent les places de direction" (sic et re-sic !) (page 9)

- "Le paysage lyrique de Puteaux (..) fait penser aux Bucoliques, l'oeuvre majeure de Virgile" (page 9)

- "La ville (..) s'inscrit dans un paysage de paix. L'insécurité n'est pas encore parvenue dans les champs, où transpirent les laboureurs aux dos rond. Le soir, les habitants de l'époque regardent le long du fleuve la terre émaillée de fleurs naturelles (..)" (page 9)

- "Le triomphe de l'industrialisation" : "De hauts cheminées crachent le feu. La suie retombe sur la ville. Les marteaux brisent l'acier sur des enclumes géantes. Un vacarme de choc et de blocs construit un mur de bruit. Le tonnerre des marteaux, la violence des forges, le tintamarre des fabriques laissent peu de temps au repos. Les travailleurs accourent attirés par l'emploi. Les familles s'entassent dans des maisons sans confort bâties à la hâte. Une communauté étrangère cherche une place dans les îlots insalubres, élevés à proximité des bâtiments hideux où s'exerce un nouvel esclavage. On accède aux lieux de travail par des rues sûres, mais étroites. L'excellent poète socialiste Emile Verhaeren a décrit ces "villes tentaculaires". Il leur trouve une beauté nouvelle. La gaité n'a pas disparu. Les jeunes filles sont belles. De petites discothèques ouvrent leurs sous-sols obscurs. Montant chante "Dans mon usine de Puteaux" (page 10)

- "Eriger Puteaux au rang de la ville résidentielle fut l'idée de l'idée" (?) (page 13)

- "On ne pourra pas revenir en arrière bien que ce soit le programme des nostalgiques. La ville évoluera selon l'idéologie urbaine qui a triomphé" (page 16)

 

 

QUAND LE MAIRE POLÉMIQUE INUTILEMENT (OU IL EXPRIME SA HAINE DE L'AUTRE)

- "Le phénomène urbain appelle injustement beaucoup d'accusations. La ville serait, pour certains sociologues, ce que la société était pour le promeneur solitaire, le lieu géométrique de toutes les inégalités et de toutes les violences. En réalité, la ville ne pleure pas l'ennui surtout quand elle est souvent en fête. Dans toutes les villes, un groupuscule de malades s'imagine que la ville aggrave leurs troubles personnels. Ils croient que la ville crée une industrie de la haine. En réalité cette industrie est installée dans les profondeurs de leur être" (page 6)

- La majorité " a prévu la mise en place de la vidéosurveillance, férocement combattue par les partisans du laxisme". "Elle a fermé ses square, magré une campagne en vue de leur ouverture de nuit (note : cette campagne n'a eu lieu que dans les rêves du maire !). Un square déjà plusieurs fois détruit, à proxmité du théâtre, reste fermé jour et nuit, dans l'attente de la vidéosurveillance (page 15)

 

 

QUAND LE MAIRE EXPRIME SA DÉTESTATION DE LA DEFENSE ET SON REJET DE L'INTERCOMMUNALITÉ

- "Il faut empêcher une aggravation des nuisances du circulaire, s'il était aménagé en boulevard prétendument urbain. Il faut prendre garde au comblement des douves du château fort" (page 2)

- "La ZAC des Bergères peut être comparée à un navire qui a reçu une torpille. La torpille meurtrière a été lancée par l'EPAD" (page 5)

- "Le choix d'un urbanisme sur dalle fut une erreur. On pourrait parler d'un non sens sur pilotis" (page 13) "Ce relief appelle l'insécurité d'aujourd'hui. La délinquance s'est évidemment lovée dans les anfractuosités des troglodytes" (page 14)

- "La Défense n'est plus pour la ville une source d'enrichissement" (page 16)

- "Avec l'intercommunalité et le transfert de La Défense dans le patrimoine communal, de nouvelles difficultés financières très graves sont en vue" (page 16)

- "Les terrains que possède l'EPAD ne doivent pas servir à l'édification de nouvelles tours (..) Il est un peu tard pour revenir à ce qui est fait" (page 18)

 

 

QUAND LE MAIRE EXPOSE ENCORE ET TOUJOURS SON AMOUR DU SOMPTUAIRE ET DU MONUMENTAL

- "Les habitations médiocres doivent ête mises aux normes et souvent disparaître. Le temps est révolu où les investisseurs privés passaient à Puteaux sans s'arrêter (..) Le marché étant porteur, il faut exiger des façades de qualité, et un style architectural monumental" (page 17)

- "Tout doit contribuer à conférer à la ville ce caractère essentiel : grilles de style, squares, fontaines, réverbères, trottoirs. Les grilles sont un décor et une protection, c'est pourquoi elles sont critiquées par des partisans du laxisme" (page 17)

- "Le vieux Puteaux a été un ghetto. Aujourd'hui, certains le comparent au quartier du Marais à Paris. Le quartier ouvrier s'est transformé en quartier résidentiel..." (page 17)