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LES 12 PROPOSITIONS DU MAIRE (25-7-2003)

A quoi ressemblera notre ville dans 10 ou 20 ans ? Un débat sur les "orientations générales du projet d'aménagement et de développement durable" dans le cadre du futur PLU (Plan Local d'urbanisme, qui remplacera l'ancien POS ou Plan d'occupation des Sols) devait avoir lieu le mercredi 23 juillet 2003 lors du conseil municipal. L'autoritarisme habituel du maire a fait qu'il n'y a pas eu de débat !
Charles Ceccaldi s'est contenté de communiquer aux élus un document de 22 pages, dans lequel il présente sa vision de "Puteaux Demain".
"La majorité souhaite donner à l'avenir un nouvel horizon" (???) écrit-il notamment dans ce long document que la municipalité n'a pas cru bon encore de diffuser sur son site internet.


Surtout le maire fait "12 propositions" pour Puteaux :

 

1/ "renforcer le caractère résidentiel de la ville".

2/ "maintenir une mixité sociale", notamment "en complétant le parc HLM, prudemment, par la réalisation de petites unités de standing".

La prudence de la majorité municipale est en effet très grande : aucun programme de logements sociaux n'a été lancé à Puteaux depuis plusieurs années. Et les projets promis en 2001 sont restés lettre morte.
On remarquera aussi que le maire est "prudent" et veut des "petites unités" quand il s'agit de logements sociaux... mais qu'il n'a pas ces exigences quand il s'agit de construire du grand standing privé. Chacun peut facilement le constater en se promenant dans Puteaux, notamment dans le secteur Rouselle/Lafarge.
La ville devrait en effet se donner pour mission de maintenir une mixité sociale en rééquilibrant l'offre de logements.


3/ "répondre à la forte demande pour une accession à la propriété de grande qualité" : "construction de maisons de ville de type hôtels particuliers".

Le maire semble vouloir faire de Puteaux un petit Neuilly... Il prend même pour modèle le quartier du Marais à Paris ! Il ne dit rien sur l'accession à la propriété populaire. Les classes moyennes sont les grands perdants du projet ceccaldiste : coincés entre l'habitat social et les riches "hôtels particulier" type Marais.

4/ "supprimer le résiduel d'immeubles inconfortables ou insalubres".

Rien n'est dit sur le relogement à Puteaux des habitants chassés de ces immeubles. La "mixité sociale" prônée par le maire n'est qu'un voeu pieux.

5/ "réalisation d'équipements publics", "de nouveaux joyaux à la couronne", notamment pour "l'accession de tous à la culture et à la lecture".

Ce sont les "palais"... Des équipements "somptuaires" qui ne remplaceront pas une véritable politique culturelle. Ainsi, les bibliothèques de Puteaux ont un fonds de livre tout à fait insuffisant. Cette question sur le contenu n'est pas évoqué par la maire, qui se contente de palabrer sur la forme. L'absence de projet culturel et éducatif est remplacé par une folie des grandeurs profitable aux seules entreprises de BTP.

6/ "promouvoir le commerce", notamment par "la réhabilisation ou la reconstruction des marchés" et par "la création de parkings publics".

Les commerçants ont pu voir ce que cela a donné rue Jean Jaurès : on a supprimé des places pour mettre des palmiers, sans aucune concertation. Ce terme de "concertation" n'est d'ailleurs jamais écrit par le maire.

7/ "embellir les entrées de la ville"

Il s'agit des fameux "signaux" qui marqueront un peu plus la frontière entre Puteaux et les communes voisines. Le maire, dans une logique féodale, veut recréer la ville fortifiée !

8/ "rendre la ville aux habitants", notamment "en partageant la voirie avec les modes de circulation douce" et au "diminuant prudemment la part de l'automobile".

Belle résolution... Le maire devra nous expliquer comment il compte l'appliquer sans passer par une large intercommunalité ! (voir aussi la proposition 12)

9/ "renforcer et créer des pôles de centralité".

La centralisation ces dernières années de toutes les activités festives sur le parvis de l'hôtel-de-ville ne plaide pas en ce sens. Il serait effectivement temps de réaliser que Puteaux ne se limite pas à la place de la Mairie.

10/ "s'approprier La Défense", notamment "en améliorant les liaisons piétonnes existantes".

Là encore, le "passé ne plaide pas pour l'avenir" : le maire n'aime pas La Défense. Il ne rate jamais une occasion d'empêcher la réalisation de travaux d'amélioration des liaisons sur le site de La Défense. Les multiples procès intentés par la ville contre l'Epad, notamment, le prouvent.
L'accès à Puteaux depuis la sortie du métro "Esplanade" est un triste exemple de l'immobilisme municipal sur cette question. Les piétons qui veulent rejoindre le pôle Léonard de Vinci depuis le CNIT s'apercoivent aussi du travail qui n'a jamais été fait.
La Défense fait partie de Puteaux. Tout doit être fait pour intégrer au mieux le quartier d'affaires à la ville. Depuis 30 ans, beaucoup aurait pu être accompli. Mais l'imagination et la volonté ont manqué au maire. La Défense a beaucoup rapportée à la ville et à ses promoteurs (entre autres). Ses habitants ont souvent été les grands oubliés. Un travail considérable reste à mener.

11/ "assurer la sécurité de toute la ville contre la délinquance", notamment par la "mise en place de la vidéosurveillance" et par "la démolition des Tours Aillaud à Nanterre" (!).

Le maire, qui refuse tout débat sur l'intercommunalité, n'en envisage pas moins de détruire des tours qui ne sont pas sur le territoire de la commune ! Il règle la délinquance par l'exclusion des populations populaires, dans une logique propre au (début du) 20eme siècle.
La sécurité est une priorité. Tout doit être fait pour l'assurer. Toutes les mesures doivent être étudiées. Le maire n'évoque dans son projet que l'aspect répressif.

12/ "la mise en valeur de la qualité environnementale et sa préservation", notamment par l'adhésion à un "plan de circulation".

Evoquer un "plan de circulation", en rejetant l'idée d'intercommunalité est ridicule. Les routes de Puteaux ne s'arrêtent pas aux limites de la ville ! Comment penser réseau de circulation, sans développer l'intercommunalité avec Suresnes, Nanterre, Courbevoie et Neuilly ?

Bref, dans son rapport, le maire nous présente une ville repliée sur elle-même, frileuse, effrayée par ce qui vient de l'extérieur, dont elle voudrait se détacher totalement (L'intercommunalité ne se fera pas avec un maire qui n'a pas l'intention de céder une seule petite partie de son pouvoir absolu).
Charles Ceccaldi souhaite faire de Puteaux une ville résidentielle, composée "d'hôtels particuliers"... Mais que deviennent les classes modestes et moyennes ?
Quand il parle de "solidarité sociale" dans sa conclusion, on pense "charité". Effectivement, "Puteaux Demain"-tel que l'imagine le maire- sera une ville de riches qui pratiquera l'aumône en direction de ses quelques pauvres. Voulons-nous de cela ?

En septembre, la mairie donnera la parole aux Putéoliens, notamment sous la forme d'une réunion publique. La majorité municipale me laissera-t-elle y assister ??? On verra.

Christophe Grébert

L'OPPOSITION SOCIALISTE, PRIVÉE D'UN DÉBAT, RÉPOND AU MAIRE SUR SON PROPRE SITE