A
quoi ressemblera notre ville dans 10 ou 20 ans ? Un débat sur
les "orientations générales du projet d'aménagement
et de développement durable" dans le cadre du futur PLU
(Plan Local d'urbanisme, qui remplacera l'ancien POS ou Plan d'occupation
des Sols) devait avoir lieu le mercredi 23 juillet 2003 lors du conseil
municipal. L'autoritarisme habituel du maire a fait qu'il n'y a pas
eu de débat !
Charles Ceccaldi s'est contenté de communiquer aux élus
un document de 22 pages, dans lequel il présente sa vision
de "Puteaux Demain".
"La majorité souhaite donner à l'avenir un nouvel
horizon" (???) écrit-il notamment dans ce long document
que la municipalité n'a pas cru bon encore de diffuser sur
son site internet.
Surtout le maire fait "12 propositions" pour
Puteaux :
1/
"renforcer le caractère résidentiel de la ville".
2/ "maintenir une mixité sociale", notamment "en
complétant le parc HLM, prudemment, par la réalisation
de petites unités de standing".
La prudence de la majorité municipale est en effet très
grande : aucun programme de logements sociaux n'a été
lancé à Puteaux depuis plusieurs années. Et les
projets promis en 2001 sont restés lettre morte.
On remarquera aussi que le maire est "prudent" et veut
des "petites unités" quand il s'agit de logements
sociaux... mais qu'il n'a pas ces exigences quand il s'agit de construire
du grand standing privé. Chacun peut facilement le constater
en se promenant dans Puteaux, notamment dans le secteur Rouselle/Lafarge.
La ville devrait en effet se donner pour mission de maintenir une
mixité sociale en rééquilibrant l'offre de logements.
3/ "répondre à la forte demande pour une accession
à la propriété de grande qualité"
: "construction de maisons de ville de type hôtels particuliers".
Le maire semble vouloir faire de Puteaux un petit Neuilly... Il
prend même pour modèle le quartier du Marais à
Paris ! Il ne dit rien sur l'accession à la propriété
populaire. Les classes moyennes sont les grands perdants du projet
ceccaldiste : coincés entre l'habitat social et les riches
"hôtels particulier" type Marais.
4/
"supprimer le résiduel d'immeubles inconfortables ou insalubres".
Rien
n'est dit sur le relogement à Puteaux des habitants chassés
de ces immeubles. La "mixité sociale" prônée
par le maire n'est qu'un voeu pieux.
5/
"réalisation d'équipements publics", "de
nouveaux joyaux à la couronne", notamment pour "l'accession
de tous à la culture et à la lecture".
Ce sont les "palais"... Des équipements "somptuaires"
qui ne remplaceront pas une véritable politique culturelle.
Ainsi, les bibliothèques de Puteaux ont un fonds de livre tout
à fait insuffisant. Cette question sur le contenu n'est pas
évoqué par la maire, qui se contente de palabrer sur
la forme. L'absence de projet culturel et éducatif est remplacé
par une folie des grandeurs profitable aux seules entreprises de BTP.
6/
"promouvoir le commerce", notamment par "la réhabilisation
ou la reconstruction des marchés" et par "la création
de parkings publics".
Les commerçants ont pu voir ce que cela a donné
rue Jean Jaurès : on a supprimé des places pour mettre
des palmiers, sans aucune concertation. Ce terme de "concertation"
n'est d'ailleurs jamais écrit par le maire.
7/ "embellir les entrées de la ville"
Il s'agit des fameux "signaux" qui marqueront un peu plus
la frontière entre Puteaux et les communes voisines. Le maire,
dans une logique féodale, veut recréer la ville fortifiée
!
8/
"rendre la ville aux habitants", notamment "en partageant
la voirie avec les modes de circulation douce" et au "diminuant
prudemment la part de l'automobile".
Belle
résolution... Le maire devra nous expliquer comment il compte
l'appliquer sans passer par une large intercommunalité ! (voir
aussi la proposition 12)
9/
"renforcer et créer des pôles de centralité".
La centralisation
ces dernières années de toutes les activités
festives sur le parvis de l'hôtel-de-ville ne plaide pas en
ce sens. Il serait effectivement temps de réaliser que Puteaux
ne se limite pas à la place de la Mairie.
10/
"s'approprier La Défense", notamment "en améliorant
les liaisons piétonnes existantes".
Là encore, le "passé ne plaide pas pour l'avenir"
: le maire n'aime pas La Défense. Il ne rate jamais une occasion
d'empêcher la réalisation de travaux d'amélioration
des liaisons sur le site de La Défense. Les multiples procès
intentés par la ville contre l'Epad, notamment, le prouvent.
L'accès à Puteaux depuis la sortie du métro "Esplanade"
est un triste exemple de l'immobilisme municipal sur cette question.
Les piétons qui veulent rejoindre le pôle Léonard
de Vinci depuis le CNIT s'apercoivent aussi du travail qui n'a jamais
été fait.
La Défense fait partie de Puteaux. Tout doit être fait
pour intégrer au mieux le quartier d'affaires à la ville.
Depuis 30 ans, beaucoup aurait pu être accompli. Mais l'imagination
et la volonté ont manqué au maire. La Défense
a beaucoup rapportée à la ville et à ses promoteurs
(entre autres). Ses habitants ont souvent été les grands
oubliés. Un travail considérable reste à mener.
11/
"assurer la sécurité de toute la ville contre la
délinquance", notamment par la "mise en place de
la vidéosurveillance" et par "la démolition
des Tours Aillaud à Nanterre" (!).
Le maire, qui refuse tout débat sur l'intercommunalité,
n'en envisage pas moins de détruire des tours qui ne sont pas
sur le territoire de la commune ! Il règle la délinquance
par l'exclusion des populations populaires, dans une logique propre
au (début du) 20eme siècle.
La sécurité est une priorité. Tout doit être
fait pour l'assurer. Toutes les mesures doivent être étudiées.
Le maire n'évoque dans son projet que l'aspect répressif.
12/ "la mise en valeur de la qualité environnementale
et sa préservation", notamment par l'adhésion à
un "plan de circulation".
Evoquer
un "plan de circulation", en rejetant l'idée d'intercommunalité
est ridicule. Les routes de Puteaux ne s'arrêtent pas aux limites
de la ville ! Comment penser réseau de circulation, sans développer
l'intercommunalité avec Suresnes, Nanterre, Courbevoie et Neuilly
?
Bref,
dans son rapport, le maire nous présente une ville repliée
sur elle-même, frileuse, effrayée par ce qui vient de
l'extérieur, dont elle voudrait se détacher totalement
(L'intercommunalité ne se fera pas avec un maire qui n'a pas
l'intention de céder une seule petite partie de son pouvoir
absolu).
Charles Ceccaldi souhaite faire de Puteaux une ville résidentielle,
composée "d'hôtels particuliers"... Mais que
deviennent les classes modestes et moyennes ?
Quand il parle de "solidarité sociale" dans sa conclusion,
on pense "charité". Effectivement, "Puteaux
Demain"-tel que l'imagine le maire- sera une ville de riches
qui pratiquera l'aumône en direction de ses quelques pauvres.
Voulons-nous de cela ?
En septembre, la mairie donnera la parole aux Putéoliens, notamment
sous la forme d'une réunion publique. La majorité municipale
me laissera-t-elle y assister ??? On verra.
Christophe Grébert
L'OPPOSITION
SOCIALISTE, PRIVÉE D'UN DÉBAT, RÉPOND AU MAIRE
SUR SON PROPRE SITE