A
la construction de la Défense le parti pris est de séparer
les différents modes de transport et de donner la part belle
au tout automobile. Le circulaire qui ceinture la Défense suit
sans complexe cette logique et constitue une barrière difficile
à franchir. L'effet de coupure est accentué par le fait
que le parvis de la Défense est construit en hauteur et que les
liaisons avec les quartiers voisins ont manifestement manqué
de considération. Au piéton de s'adapter pour franchir
cet obstacle et faire au mieux dans cet univers confus.
A lui se présente un large choix d'escaliers, de passerelles,
d'ascenseurs, de tunnels et autres passages piéton. Pour qui
circule quotidiennement de Puteaux vers la Défense ou de la Défense
vers Puteaux, c'est matin et soir la même chose : il faut faire
des détours, passer au dessus, en dessous, monter et descendre.
Un aménagement qui fait peu de cas des personnes qui se déplacent
avec difficulté.
Le visiteur occasionnel, peu aidé par une signalétique
défaillante, devra faire au mieux pour se repérer dans
cet enchevêtrement compliqué. Ne serait-ce que pour trouver
la station de métro Esplanade, un exercice a priori pas trop
compliqué, il devra compter sur l'habitude et le bon vouloir
des passants.
La brouille qui dure entre la Ville de Puteaux et l'EPAD n'arrange en
rien les choses et rejaillit de manière évidente sur ces
zones d'échanges pour le moins délaissées : propreté
douteuse, marches délabrées, ascenseurs glauques, passages
peu engageants ou escaliers mécaniques d'un autre âge sont
le lot quotidien des nombreux migrants. La conception avait déjà
relégué les piétons au rang d'intrus ; l'entretien
qui laisse à désirer et le peu d'engouement pour améliorer
les choses ne font qu'accentuer ce sentiment. A Puteaux mieux vaut se
concentrer sur ce qui brille et ne pas trop regarder dans les coins.
Pas d'améliorations notables dans les cartons. Puteaux se refuse
à toute alternative et esquive les questions de fond. Le circulaire
restera 100% automobile à l'heure ou Courbevoie tente d'en changer
l'esprit avec plus de plantations et plus de place réservée
aux piétons et cyclistes. Rien non plus du côté
de la Nationale 13, cette large pénétrante qui par sa
présence et ses nuisances s'impose à la ville. C'est le
statu quo. A croire qu'à la mairie les déplacements des
piétons et la cohésion urbaine avec la Défense
n'intéressent vraiment personne. Tout juste évoque t'on,
au détour d'un PLU bâclé qui élude les questions
de fond, l'amélioration des liaisons piétonnes avec la
Défense, un principe en l'air appuyé par aucune proposition
concrète.
Un jour pourtant il faudra faire quelque chose. Il faudra repenser ces
questions de liaisons et d'accessibilité dans une logique d'aménagement
plus globale des quartiers périphériques de la Défense.
Mais par la faute d'une municipalité pantouflarde qui manque
d'idées et d'objectivité, des réflexions sur le
devenir des quartiers Bellini et Villon ou sur la place du circulaire
et de la Nationale 13 dans la ville ne sont pas prêtes de voir
le jour.
Quartier Bellini
Ce quartier en limite de la Défense est constamment encombré
de véhicules stationnés en double file, de containers,
de poubelles... les trottoirs sont truffés d'obstacles en tous
genres et les passages piétons sont souvent squattés par
les voitures qui se garent n'importe comment. Bref, c'est le règne
de la pagaille. Pas très invitant tout ça. Pas vraiment
le genre d'endroit où il fait bon marcher. Comme "porte
de Puteaux", on fait mieux. Alors que l'aménagement de ce
quartier a besoin d'être intégralement repensé,
la municipalité pour seul remède envisage d'édifier
une fontaine à l'angle des rues Bellini et Jean Jaurès.

L'accès à la station de métro Esplanade de la
Défense
Du fait notamment de l'accès au métro, cette liaison entre
le cours Michelet (la Défense 10) et la rue Paul Lafargue est
très empruntée. Pourtant cet itinéraire est la
caricature de ce qui attend les piétons-migrants chaque jour
: il est en permanence jonché de détritus ; les escaliers,
inadaptés au regard de l'utilisation qui en faite, sont sous-dimensionnés
et piègeux voire dangereux (glissade assurée les jours
de pluie). C'est carrément se moquer du monde !

Quartier Villon
Le quartier Villon est un quartier délaissé où
il ne se passe pas grand chose. Ni vraiment la Défense, ni vraiment
Puteaux, ce quartier intermédiaire ne représente pour
les migrants qu'un lieu de passage anonyme. Depuis la rue Edouard Vaillant,
on accède à la Défense (Place du Sud, la Défense
9) en empruntant successivement des escaliers, un passage sous le circulaire,
une passerelle et des ascenseurs. Avec un peu d'imagination et de volonté,
on pourrait faire de ce quartier un très bel espace vert qui
profiterait à tous.

Passage
sous le circulaire depuis la rue Edouard Vaillant
En passant par Boieldieu
Rendez vous à la Défense depuis la rue Monge : passez
sous le circulaire, contournez l'immeuble Défense 2000 et traversez
Boieldieu
Une expérience intéressante qui vous fera
découvrir Puteaux sous un autre angle !


La Nationale 13
Ce territoire est dédié au tout automobile. Ce carrefour
a de quoi rebuter les piétons : bruyant, risqué et laid.
Il serait temps de se pencher sur les questions d'aménagement
et de lancer la réflexion
quitte à aborder les sujets
qui fâchent. Entre autres, faut-il ou pas faire passer ce large
boulevard en souterrain ?



Ça butte sur les Quatre Temps
Le piéton qui se dirige vers la Défense depuis la N13
vient immanquablement buter sur le centre commercial des Quatre Temps.
Pas le choix, il faut soit traverser les Quatre Temps soit contourner
par le toit. Dommage qu'à l'époque on ait pas prévu
de voie traversante (une sorte de mail) pour rallier le parvis. Un choix
délibéré des concepteurs de la Défense ?
Quartier Berthelot
Cette passerelle qui surplombe le circulaire relie La Défense
au quartier Berthelot
mais aussi à Nanterre et ses fameuses
tours Aillaud. Est-ce cette présence dérangeante qui fait
que le chemin est cerné par des grilles ?


dossier et photos : Stéphane - mis en ligne
le 20-12-2003
REAGISSEZ
>Tout premierement, je souhaiterais réagir à votre
rubrique sur la Nationale 13. Vous declarez qu'il est laid. Je vous
ferais remarquer que depuis les travaux qui ont eu lieu sur ce meme
carrefour, son aspect esthetique a été fortement amélioré.
Mais quoiqu'on fasse, un carrefour de cet ampleur ne sera jamais un
chef d'oeuvre architectural.
Pour répondre aux problèmes de sécurité
et de nuisances sonores vous emettez la possibilité de passer
ce boulevard en souterrain. Soit. Nous voilà donc devant deux
possibilités. Soit une tranchée recouverte comme à
Neuilly, soit un vrai tunnel. La première possibilité
est la moins chère et serait la plus simple à mettre en
place mais il y a un léger problème technique : la voie
ferrée qui passe juste en dessous. Il faut donc passer sous la
voie ferrée et donc construire un vrai tunnel. Mais outre le
surcoût occasionné, où s'arrêtera ce tunnel,
comment acceder à la contre-allée, comment faire lorsqu'on
arrive du boulevard circulaire. Donc à part envisager des sommes
folles, il faudra se contenter d'un simple amménagement du carrefour
déjà existant.
Je voudrais faire aussi part de mon étonnement face aux propos
tenus par Yannick qui a du mal à croire que la defense est un
quartier où on doit se déplacer sans voiture. C'est à
se demander s'il à déjà fait le test.
Il faut deja faire tout le tour du circulaire quand on veut aller aux
parkings d Auchan en venant de la Nationale 13.
Sinon merci pour tous les renseignements et eclaircissements que vous
nous donnez sur notre ville et l'action de l'équipe municipal.
@+
Jérôme
>
Je suis venue habiter Puteaux en 84. Ayant toujours circulé
à vélo, j'ai continué. Je faisais notamment mes
courses à Auchan : j'attachais mon vélo à
la rembarde de l'escalier en face, et à la sortie des caisses,
je remplissais mes sacoches et je me laissais descendre avec mes 15
à 20 kg de victuailles vers le bas de Puteaux. J'ai même
travaillé quelques temps dans la grande arche, et mis à
part le fait qu'à un moment je devais prendre un escalier roulant
avec mon vélo, le parcours était envisageable, d'autant
qu'aucun panneau explicite n'interdisait ni roller, ni vélo,
ni trottinette. Je suis partie vivre trois ans à l'étranger
et à mon retour en 2001, j'ai réalisé qu'il était
devenu très compliqué et transgressif de continuer à
circuler de la même manière et qu'en plus l'accès
du simple piéton que j'étais devenue par force s'était
lui aussi rallongé et compliqué. Ca tombe mal, à
cause d'un problème de coudes, je ne peux plus porter de charges
à bout de bras et je n'ai pas de voiture. Si je ne peux plus
utiliser mon vélo, il faut donc que je me fasse livrer,
mais à Auchan, c'est payant et les horaires sont contraignant,
je fais donc mes courses à Monoprix, en bas. C'est plus cher
et le choix est réduit. Sans en avoir encore atteint l'âge,
je suis réduite à la situation de la petite
vieille qui fait les courses autour de son pâté de maisons...
Et je me pose souvent ces questions : comment font les habitants
de Boeldieux qui ont des vélos pour sortir avec de leur résidence
étant donné qu'on a posé des chicanes à
tous les accès ? Il y a beaucoup plus de (ha ha!) parkings à
vélos à la Défense qu'autrefois, mais pour y accéder,
il faut passer par Courbevoie. Est-ce bien logique quand on vient de
Puteaux ? Est-ce que l'aménageur qui a décidé
de l'orientation de l'accès aux bus, métro,et RER sur
la dalle est natif ou habitant de Courbevoie ? Pourquoi, lorsqu'on
arrive (enfin, après avoir longuement cheminé) de Puteaux,
faut -il faire l'ultime effort de contourner l'entrée pour y
accéder ? On ne pouvait pas nous faire un tout petit escalier
qui soit dans le sens du trajet ? Une histoire de vents dominants, sans
doute...
Mariane
>Bravo
pour votre dossier, mais je voudrais des éclaircissements plus
précis sur la passerelle provisoire qui comporte des escaliers
entre le faubourg de l'arche et le CNIT. Il paraît que la semcodan
a payé à Puteaux depuis très longtemps le remplacement
de cette passerelle, et que le maire de Puteaux fait le blocage. Pourquoi?
Où en sont les procédures? Impossible d'avoir des réponses
sur ce sujet tabou. Je réitère mon appel !!!
Nicole
>Bravo
pour ce dossier très bien fait.
Je rajouterais qu'en plus c'est "insécurisé"
particulièrement la nuit, lorsqu'il faut traverser par le "toit
des 4 temps", c'est particulièrement mal éclairé....On
en arriverait presque à souhaiter des caméras ou des vigils.
Sait-on sur tous les équipements de Puteaux (caméras et
vigiles + polices) combien sont affectés à cette zone
peu engageante?
Pascale
> J'ai
lu le dossier avec intérêt dans la mesure où je
fréquente régulièrement le quartier de La défense.
J'ai fait moi aussi l'expérience du "parcours du combattant"
: ainsi deux tours qui semblent voisines sont enréalité
séparée par un profond fossé et il faut un long
détour pour aller de l'une à l'autre.
J'ai entendu dire récemment que les concepteurs de La Défense
voulaient un quartier où l'on aurait pas besoin de la voiture.
Est-ce authentique ? J'ai du mal à le croire personnellement.
Ma première impression quant au quartier de La Défense
fut le sentiment d'un univers minéral, quasi hostile dans lequel
le piéton est un être inadapté.
Yannick
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